top of page

chantâmes,

Rechercher

Rrr, je suis sauvage !

Qu’est-ce qu’être sauvage de nos jours ?



Avez-vous vus des êtres se promenant en peau de bête, massue à la main, poussiéreux et prêts à chasser le bison ? Ou encore des enfants venus de la forêt élevés par les loups ne parlant qu’en signes et cris énigmatiques ?


Le sauvage semble ambivalent. Pendant longtemps il a été connoté assez négativement avec des expressions comme « ce sont des sauvages » pour parler d’autres peuples.

Aujourd’hui, l’utilisation du mot sauvage est peut-être plus romantique, faisant appel à un imaginaire naturaliste : le sauvage c’est se reconnecter à une nature humaine primaire, non ternie par les déboires de la civilisation. Nous voici à nouveau dans une conception telle que Rousseau l’aimait.


Où en sommes-nous avec le sauvage ? Je ne peux pas répondre à cette question car je n’ai pas de vision d’ensemble. Donc je préfère répondre à la question, où est-ce que j’en suis avec le sauvage ? C’est vrai quoi, je viens de créer un atelier qui s’appelle « chant sauvage » autant me questionner un peu là-dessus !


Je ne vis pas dans la forêt (ou peut-être pas encore), je ne m’habille pas de peau de bête, mais j’affectionne les fripes et certaines un peu passées de mode pourraient s’y apparenter :-D je ne crois pas qu’un jour je pratiquerai la chasse. Donc où est le sauvage chez moi ? Avec mes multiples appareils informatiques à la pomme croquées et mon côté geek, mon goût pour les nouvelles découvertes et les neurosciences. L’un de mes films préférés est « Her » où le héros tombe amoureux d’un système informatique. Euh, pas franchement sauvage tout ça.


Avez-vous remarqué à quel point nos vies manquent de sauvage ? Tout est calibré, la taille des pommes et des tomates, le goût des aliments qui restent les mêmes au fil des saisons, la taille des vêtements qui ne collent pas à nos morphologies, nos emplois du temps, etc.


Où est la part d’aventure là-dedans ?


Des petits malins du marketing ont compris que l’humain avait besoin de recoller avec son côté explorateur. D’où certainement cette mode des véhicules SUV qui promettent l’escapade en option, pour finalement n’utiliser que la partie conduite sur bitume : moins risquée et plus « m’a tu vus ». À vouloir être à part, on finit dans le moule.


Est-ce que je souffre moi aussi de la nostalgie du naturel ? Est-ce que je lorgne la liberté sans me rendre compte que je suis sous l’emprise des modes, du marketing et des nouvelles technologies ?

Si je voulais crâner je dirais : pff, mais non, je suis au dessus de tout ça ! Mais j’ai envie d’être honnête, je ne suis pas au dessus de tout ça, j’ai même les deux pieds dans le plat. Alors quitte à être dans l’assiette autant m’en régaler. J’aime les dernières technologies, et les modes m’amusent. J’aime être à part, et pourtant je suis bien inscrite sur Facebook et je me forme sur Youtube.


Je regrette que ceci ne soit pas en accord avec l’équilibre écologique. Est-ce possible un monde où progrès rimerai avec bienfaits pour la planète ?


Je veux retrouver ma nature sauvage ; pas celle préhistorique, Lucy* est un fossile, pas moi ; ni celle péjorative des 19ème et 20ème siècle.

Je veux trouver une nature sauvage actuelle. Il y a sûrement un nouvel équilibre qui existe, une vie à réinventer, plus authentique, sans pour autant se réfugier au fond des bois.


Être sauvage c’est me connecter à mon intuition, faire tomber les masques, être en lien avec mon corps, dans son besoin de bouger comme il veut, dans son besoin de s’exprimer en chantant, en criant, dans son besoin de solitude et de défi, dans son besoin de connexion à la Terre.

Être sauvage c’est se souvenir que l’humain n’est pas né hier, et que peut-être il se cache des perles dans des savoirs ancestraux, dans des attitudes primaires comme celles de se réchauffer au contact de l’autre, d’apprécier l’expérience des anciens qui ont cheminé, de goûter au pouvoir du cercle de parole.

C’est se nourrir d’aliments tout juste cueillis, célébrer les saisons pour se souvenir qu’après l’hiver il y a le printemps. C’est savoir se servir de ses mains pour la nécessité de se construire un abri, pour exprimer son art plastique ou rustique.


Oui j’ai envie d’être sauvage, dans cette façon d’être.

Ce mot me parle comme s’il venait d’être inventé. Avec l’éveil des consciences actuel peut-être a-t-il un nouveau rôle à jouer ?

Peut-être fait-il parti de ces mots de vocabulaire qui permettent d’exprimer des états de plus en plus présents, comme celui d’être en lien avec le spirituel, ou d’écouter sa nature intérieure, ou encore d’oser remettre en cause les ordres établis.


Pourquoi ne pas dire que je suis tout simplement sauvage ? Avec la coloration 21ème siècle, la mise à jour 2.0, je suis « sauvage » en lien avec mon temps, et avec l’espoir que l’osmose du progrès, des technologies et de la nature aura bien lieu et ce, avant que je ne devienne moi-même un fossile !


Et vous, vous sentez-vous sauvage ?




* je fais ici référence au fossile de Lucy, australopithèque découvert entre autre par Yves Coppens en 1974. Quand j’étais enfant cette découverte me fascinait et j’aimais imaginer quel type de vie cette personne pouvait avoir. C’est mon ultime référence de fossile, et pour être honnête, la seule. Si vous en avez d’autres plus actuelles, je suis preneuse ;- )

42 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page